Afropunk... je pensais avoir fini de vous bassiner avec çà mais finalement non! J'ai eu la chance incroyable de partir cet été à New York, pour vivre en vrai et en grandeur nature, ce festival qui m'a fait tant rêver!
Nota bene : Dreams come true and it's amazing!!
Comme souvent, je n'écris jamais de feedback à chaud. Généralement, parce que j'ai besoin "d'atterrir" de mon petit nuage, que mon petit sourire béat passe, pour pouvoir en parler tranquillement et de manière posée (C'est un peu le même effet que mon voyage en Tanzanie en fait... d'ailleurs, quand j'y pense, je ne vous ai même pas dévoilé la seconde partie à Zanzibar...bref).
J'étais déjà allée à New York, mais toujours de manière très brève, maxi 2 jours. Cette fois-ci, j'y suis restée une semaine et en plus dans un quartier plutôt cool de Brooklyn. Avec mon équipe, nous y étions pour faire une vidéo, un peu la suite de notre vidéo Afropunk Paris. Cette ville est magique! On a vraiment la sensation que tout est possible.
En tous cas, ceux qui ne connaissaient pas Afropunk, n'ont pas pu passer à côté des mailles du filet cette année, tant la presse mainstream en a fait ses gros titres en septembre. Vogue, Le Guardian, la BBC, CNN et j'en passe, ont tous relayé l'évènement. En fait, c'est la première fois qu'Afropunk a une telle résonance médiatique, la manager du festival me confiait même qu'afropunk a en quelque sorte "Broke the internet" sur l'application Snapchat. Avec plus de 60 000 personnes réunies sur les 2 jours au Commodores Barry Park, cette dernière édition a été un véritable succès et ceci malgré qu'il soit devenu payant pour la toute première fois (c'était gratuit sur la dernière décennie écoulée).
Cela m'a toujours fait bizarre de voir des mouvement ou phénomènes considérés comme "underground" ou "indé" devenir "mainstream" par la force des choses. J'ai toujours ce sentiment étrange que cela va altérer l'essence même du mouvement, par le simple fait que cela tombe dans le domaine public... Cela me fait penser à il y'a 12 ans, lorsque j'étais nappy et que ce mot voulait dire encore quelque chose, bien avant que cela devienne tendance et le terme totalement galvaudé aujourd'hui. Je repense à il y'a 5 ans, lorsque j'ai démarré ce blog sur le wax et la mode africaine, bien avant que cela ne devienne carrément mainstream aujourd'hui. Je repense également à des choses vraiment toutes bêtes et insignifiantes ... Exemple : l'époque où Pharell Williams n'était pas la big star qu'il est aujourd'hui (vous savez, pas le personnage marqueté qu'il a construit avec le chapeau et les millions de co-branding qu'il réalise avec les marques), une époque où il faisait VRAIMENT du bon son avec son groupe N.E.R.D ou même en solo...
Finalement, en y réfléchissant bien, c'est pas tant le succès qui altère le phénomène, mais plutôt la récupération marketing qui peut en être fait qui est le vrai danger. Car cela décontextualise voire dépolitise l'essence même d'un mouvement. Evidemment, je ne dis pas qu'Afropunk est devenu mainstream, loin de là, mais cette attention nouvelle est à la fois fascinante et flippante.
Ensemble By Natacha Baco |
Vivre le festival Afropunk NYC, c'est comprendre dans sa vérité la plus nue ce qu'est ce mouvement, ses valeurs et principes défendus. A titre de comparaison et avec le recul, Afropunk Paris n'était vraiment qu'une mise en bouche. Très belle mise en bouche, qui à coup sûr s'étoffera avec les années je pense. Mais Afropunk NYC c'est vraiment autre chose. C'est la 4ème dimension, c'est into the void, c'est juste transcendental en fait. J'ai eu le sentiment d'avoir trouvé totalement ma place, d'avoir vécu mon woodstock à moi... Honnêtement, ce festival est à faire une fois dans vie, ce n'est pas négociable!
Si je dois résumer, voici les 6 choses qui m'ont le plus marqué :
- L'aspect politique du festival: Ceux qui suivent Afropunk sur les réseaux sociaux ou leur site savent qu'ils sont engagés, militent aussi bien contre le racisme que l'homophobie ou pour la cause des transgenres et toutes formes de discrimination. Ce qui m'a plu, c'est de voir, non loin des stands de fringues, des stands dédiés à l'activisme. Des associations étaient là pour porter à l'attention des festivaliers des causes qui leur étaient chères. Cela allait de "Black Lives matter", à la sensibilisation sur les communautés LGBT d'Afrique ou encore sur l'environnement.
- Afropunk, festival de l'amour : Avez-vous déjà croisé un couple de femmes noires lesbiennes ou transgenres assumer leur amour au grand jour à Paris? C'est en étant à Afropunk et en voyant toutes ces femmes s'assumer que je me suis fait cette réflexion étonnante. Elles ne se souciaient pas du regard des autres, mieux elles n'avaient même pas à s'en soucier car personne ne les dévisageaient. Le temps d'un festival chacun pouvait être soi-même ou celui qu'il a toujours voulu être, sans aucun jugement extérieur de la société... une vraie bulle de tolérance et d'amour... à moins que ce soit toujours comme çà à NY?
- La beauté de nos cheveux crépues : J'ai été émerveillée par la beauté des touffes naturelles que j'ai pu croiser. Honnêtement, je n'ai jamais vu autant de locs si belles, avec des formes si originales... juste époustouflant! Il y'a une vraie culture voire un savoir-faire en matière de locs là bas. Je suis sûre que d'ici 5-8 ans, on aura la même chose à Paris. Maintenant que l'on trouve dans le commerce des produits adaptés et de qualité pour nos cheveux crépus (enfin!).
- Un public "so peace" et si hétéroclite : "come as you are" pourrait être le slogan du festival. J'y ai vu des parents avec leurs enfants, des grands-parents avec leurs petits-enfants, des mères allaitant leurs bébés, des personnes en fauteuil roulant, des punks, des artistes...de tout en fait. Je trouve que c'est une dimension, qui n'a malheureusement pas été assez relayé par les médias. Afropunk fédère vraiment une large communauté, bien plus large qu'on ne pourrait le penser.
- Une organisation de dingue : C'était vraiment génial de pouvoir vivre ce festival, aussi bien en immersion à l'intérieur que derrière en coulisses. Avec son armée de bénévoles, de photographes et réalisateurs proactifs, tout s'est très bien déroulé. Ils étaient tellement réactifs que 2 à 3 vidéos pouvaient être tournées, montées et diffusées le jour même sur les réseaux sociaux... Hallucinant! Les américains sont d'un professionnalisme qui m'épatera toujours. Et surtout, ils te donnent ta chance. Pas besoin d'être un "quelqu'un" ou de connaître "quelqu'un", s'ils estiment que tu as du talent , il te font confiance. Et c'est ce qui nous est arrivé.... Donc un gros poutou et MERCI à tous ceux qui nous ont accueilli et surtout à Jocelyn et Matthew. Honnêtement, c'était une expérience à la fois personnelle et professionnelle assez folle... Cerise sur le gâteau : J'ai frôlé l'épaule de Lenny Kravitz, croisé la belle Lauryn Hill et le summum du "quelle putain-de wtf-de chance-de ouf" : on m'a proposé d'interviewer Grace Jones. Malheureusement, à la dernière minute çà ne s'est pas fait, mais je peux vous dire que j'ai eu le sourire béat pendant un bon moment.
- Last but nots least... Des styles de fous : Les gens étaient beaux, stylés et heureux d'être là. Que dire d'autre? Sur place, on ne savait même plus où donner de la tête, et même là devant mon écran c'est un vrai casse-tête pour sélectionner les photos! En voici quelques unes, d'autres suivront bientôt dans un prochain post!
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