Lorsqu'on a commencé à préparer ce crowdfunding et à réfléchir aux contreparties, il ne faisait aucun doute dans mon esprit qu'il fallait qu'on fasse des totebags en wax avec "Nothing But the Wax" inscrits dessus. Au début, lorsque j'en ai parlé, on m'a prise pour une nana un peu perchée lol, car en plus d'être en wax et sérigraphiés, je voulais qu'on les fasse nous-mêmes. Pour moi, ces totebags renferment toute une symbolique.
- D'abord, parce qu'on les a confectionné avec des tissus que j'ai accumulé dans mes placards depuis le lancement de mon blog en 2010. Achetés à Château Rouge ou durant mes voyages, certains wax viennent de Côte d'Ivoire, du Sénégal, du Congo et d'autres de Helmond au Pays-Bas dans la boutique même de Vlisco. Les khangas, eux, je les ai achetés à Zanzibar lors de mon roadtrip en Tanzanie il y'a 2 ans.
L'intégralité des tissus que j'avais ont servi à confectionné ces totebags et pochettes. C'est simple, aujourd'hui je n'en ai plus aucun chez moi, ni même sur mon bureau (manque de tissus oblige).
Chez moi en Côte d'Ivoire, en particulier dans mon ethnie (les Attiés), chaque grand évènement de la vie (naissance, mariage, décès etc..) est l'occasion d'offrir du pagne. Tout ce wax accumulé tout au long de l'existence de ce blog, devait forcément vous revenir. C'était une évidence! J'ai le sentiment de tourner une page pour mieux en ouvrir une nouvelle. Maintenant, je n'ai qu'une hâte, c'est de reconstituer un nouveau stock avec la naissance du nouveau média.
- Ensuite, il fallait que ces totebags en wax soient reconnaissables et se différencient de n'importe quel totebag en wax présent dans le commerce, d'où l'importance de les sigler "Nothing But the wax".
Ces dernières années, vous êtes nombreux à m'avoir arrêté dans la rue et à chaque fois vous m'avez comblé de mots doux, d'encouragements et d'une belle énergie positive. J'ai eu envie de faire la même chose avec vous : Croiser quelqu'un dans la rue avec le totebag Nothing but the wax voudra dire qu'il fait parti des contributeurs de notre crowdfunding. Mais cette fois-ci, c'est moi qui vais vous arrêter dans la rue pour vous dire tout mes remerciements du fond du coeur.
- Enfin, ces totebags renferment une réelle technicité. Réaliser 10, 20, 30 totebags c'est facile. Par contre, en faire 200 voire 300 ce n'est plus la même partie de rigolade. C'est un travail titanesque, qui requiert une rigueur et résilience qui n'aurait pu être possible sans l'aide de Faïza Saïd, notre chef d'atelier. Faïza est une brillante étudiante à La Fabrique, une école de mode et design réputée à Paris et à l'international. Quand je lui ai parlé de mon idée de totebag, elle m'a tout de suite proposé d'en gérer la confection. C'était à la fois une belle occasion de mettre en pratique ce qu'elle avait appris à l'école (en mettant en place une mini-chaîne de production) et une belle preuve d'amitié et de soutien pour ce projet.
Le travail préparatoire :
On en arrive à la technique! En excellente professionnelle, Faïza nous a réalisé un travail préparatoire de fou! Après discussion pour déterminer les caractéristiques du produit (taille du totebag, type et taille des anses), Faïza a d'abord réalisé des prototypes. Une fois ces derniers validés, elle a récupéré tous les tissus pour en mesurer la quantité totale, puis a dessiné les patrons sur un logiciel dédié. Sur une table à découpe, à l'aide de gabarits, elle a pu découper précisément chaque pièce du totebag pour perdre le moins de matière possible. Pour vous donner une idée de l'importance de ce travail préparatoire, si l'on schématise, il nous aura fallu 10% du temps pour réfléchir le produit, 40% du temps pour découper les tissus.
Une fois ce long travail réalisé, nous l'avons aidé à pré-former les anses en les repassant.
La chaîne de production :
Une fois ce travail préparatoire réalisé, on passe aux choses sérieuses avec la couture! Compte tenu des quantités à réaliser et du facteur temps, il était nécessaire de mettre en place carrément une chaîne de production pour être efficace. Cette chaîne de production, Faïza l'a pensé en tenant compte de notre manque d'expérience et du nombre de machines à coudre disponible. Au gobal, La couture représente 50% du travail incluant également le repassage des totebags finis + épluchage des fils qui trainent.
Comme vous pouvez le voir, c'est un travail de longue haleine! Ces totebags sont vraiment collectors car comme vous vous en doutez, ce n'est pas notre coeur de métier au sein du média, on n'en refera pas de si tôt c'est sûr.
Je tenais à remercier Faïza pour son travail d'une qualité sans nom!!
Grâce à elle :
- tous nos contributeurs vont avoir de super totebags hyper quali
- j'ai découvert l'envers du décor d'une chaîne de production et même de nouveaux mots (comme "un réglé", "une tubulaire").
Avec un tel talent, une motivation et ambition sans borne, je ne doute pas que Faïza fasse partie, dans les années qui viennent, de cette future génération d'industriels textile africains. En tout cas, c'est tout le mal que je lui souhaite!
Merci également à toute l'équipe, mais aussi tous ceux qui se sont proposés spontanément de venir nous aider! Nos contributeurs sont vraiment incroyables!! La prochaine étape après la couture, c'est la sérigraphie. Je vous en parle très vite dans un un autre post. En attendant, il ne vous reste plus que quelques heures pour soutenir notre projet ici : http://fr.ulule.com/nothing-but-the-wax/